Les applications de rencontre peuvent être particulièrement frustrantes pour les célibataires. Sophie Jolivet l’a elle-même vécu et a décidé d’y remédier avec le projet Match-moi. À travers des soirées aux concepts bien pensés, elle espère faire une petite « révolution ».
« Les applications de rencontre, c’est beaucoup de perte de temps et c’est fatigant émotionnellement, témoigne Sophie Jolivet. Tu vas à des dates et tu sais après cinq secondes que ça ne fonctionnera pas. »
Ce qu’il manque aux fameuses applications ? Le non-verbal de la personne, dit-elle. La stratège en médias sociaux a donc d’abord eu l’idée de faire de courtes capsules vidéo, légères et drôles, pour présenter des célibataires. Son meilleur ami Maxime Beaudry s’est joint à l’aventure qui a commencé à l’été 2023. « Je me disais qu’au moins, tu peux voir comment la personne s’exprime et c’est quoi son énergie. » Les personnes intéressées pouvaient ensuite remplir un formulaire.
« Au fur et à mesure que nos comptes ont commencé à grandir, il y a de plus en plus de gens qui nous ont écrit pour participer, raconte-t-elle. Je crois qu’ils voyaient ça comme une expérience qu’ils ne vivraient pas souvent. » Cette adepte de L’amour est dans le pré n’avait cependant pas trouvé la formule magique pour former des couples. « En bout de ligne, je pense que j’ai réussi à créer comme deux-trois dates. »
Des soirées pour se rencontrer (en vrai)
C’est ainsi qu’elle a imaginé un nouveau concept : des célibataires – et leurs amis, qui sont les bienvenus – se rassemblant le temps d’une soirée d’humour. Des bracelets sont distribués : vert pour les célibataires et prêts à être « matchés », jaune pour ceux pour qui « c’est compliqué » et rouge pour ceux qui sont en couple.
« De nos jours, quand tu vas dans un bar et que tu vois quelqu’un de cute, tu ne vas pas lui parler, glisse Sophie Jolivet. On ne fait plus ça. » Cette gêne est peut-être liée en partie au mouvement #metoo – « on veut faire plus attention et ne pas avoir l’impression de déranger » – et aussi à l’inconfort plus grand à vivre du rejet depuis les applications de rencontre, croit-elle.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Sophie Jolivet, instigatrice de Match-moi
Je voulais juste trouver un prétexte pour qu’on rassemble des célibataires dans une même pièce et qu’ils soient clairement identifiés pour qu’on sache à qui on peut aller parler.
Sophie Jolivet, instigatrice de Match-moi
L’instigatrice de Match-moi a organisé pas moins d’une dizaine d’évènements, à Montréal et à Québec, depuis cet été, et a également diversifié son offre avec des soirées quiz, qui s’adressent pour leur part seulement aux célibataires, puisque ce sont les organisateurs qui s’occupent de former les équipes au hasard.
Le concept, Sophie Jolivet le voulait loin du speed-dating où tu peux être « pogné dans des conversations ». Les célibataires sont « très autonomes », indique-t-elle. « Je préfère que ce soit plus naturel, plus organique, que les gens aillent se parler entre eux, puis ça fonctionne très bien. » Plus de 800 billets ont été vendus depuis le début du projet, et la demande est même un peu trop importante pour les soirées pour les hétéros. « Je n’arrive pas à fournir, il faudrait que j’aie un ou deux évènements par mois pour eux », s’exclame-t-elle.
Mais preuve du succès de sa formule : c’est 50 % des gens qui restent en contact avec une autre personne, explique Sophie Jolivet, qui envoie des sondages maison après des soirées. Elle évoque même l’idée de faire un suivi pour savoir si des couples se sont formés.
Et si tu n’as pas « matché » durant l’évènement ? « Tu auras au moins passé une soirée le fun », fait-elle savoir.
Élargir le bassin de célibataires
Un des défis de l’organisation des évènements pour célibataires est d’attirer les hommes, explique Sophie Jolivet. « En général, c’est toujours sold-out pour les femmes bien avant les gars », dit-elle. Le problème semble s’accentuer lors des évènements qui s’adressent à une tranche d’âge au-dessus de 40 ans.
L’entremetteuse aimerait justement élargir ses évènements aux groupes d’âge plus avancés – « je sais qu’il y a un besoin », dit-elle – et à la communauté anglophone, tout en augmentant son offre pour la communauté queer.
« Je sens qu’il y a un engouement pour se rencontrer en vrai, confie-t-elle. Je ne suis pas toute seule à penser qu’en 2025, on devrait avoir plus que les applications de rencontre, puis les conversations qui ne mènent nulle part, je me dis que c’est sûr qu’on peut faire mieux que ça. » Et elle veut le prouver avec Match-moi.
Consultez le site de Match-moi
D’autres évènements pour célibataires
Du bingo pour célibataires est organisé les mercredis soirs au bar Spaghetti Western. C’est le moment de sortir son chapeau de cowboy.
Consultez la page Instagram du bar Spaghetti Western
Un souper dans un bon restaurant pour rencontrer d’autres célibataires vous tente ? C’est ce qu’offre Food Friends Love, qui espère permettre aux gens d’établir des contacts authentiques.
Consultez le site de Food Friends Love
La mission de Together Club, qui organise plusieurs évènements à Montréal, est de favoriser les rencontres dans une atmosphère bienveillante et ludique.
Auteur : Florence Dancause
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