Chaque semaine dans les «400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.
Lorsqu’elles élèvent la mouillette sous leur nez, certaines clientes poussent des cris. «C’est lui, c’est lui», gémissent-elles, fermant les yeux pour mieux «voir» le personnage de leurs rêves. Située en plein cœur du quartier chic de Ginza, la boutique Primaniacs attire chaque jour des dizaines de jeunes femmes très excitées par l’idée de sentir leur idole. Ici, elles ont le choix : Bleach, Naruto, Evangelion, One Piece, Spy Family, Demon Slayer, Genshin Impact… Tous les personnages, ou presque, de toutes les œuvres animées à succès ont été mis en flacon. Dans cette antre de la débauche olfactive, les visiteuses virevoltent entre les présentoirs où se dressent les silhouettes miniatures de beaux gosses et de magical girls. «Beaucoup de clientes viennent chez nous sentir l’odeur du personnage qu’elles aiment», raconte Ayako Kato, directrice de la marque. La trentaine, célibataire dynamique, Ayako Kato me guide entre les flacons, évoquant chaque série avec passion. En vraie fan, c’est elle qui les compose, confiant ensuite le soin
Auteur : Agnès Giard
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